Les commerçants du marché de sankariaré ont été victimes des ravages de l’incendie le dimanche 29 janvier 2023. Trois mois après cet incident, ces derniers ont toujours du mal à s’en sortir. Une équipe de RDI est allée recueillir leurs témoignages.

Nous sommes le mardi 25 avril 2023 aux environs de 10h. En arrivant au marché de sankariaré, on constate que les alentours du marché grouillent de monde. Des groupes de commerçants devant leurs marchandises, des clients faisant des va et vient, tout semble ordinaire. Cependant, derrière cette apparence normale se cache le drame que vivent les commerçants. Lorsqu’on dépasse les alentours pour se rendre au cœur du marché, c’est quasiment un désert auquel on fait face. C’est un marché complètement ravagé par les flammes.

Après avoir perdus toutes leurs marchandises, bon nombre de commerçants ne travaillent plus. «Beaucoup n’ont pas repris leurs activités parce qu’ils n’ont plus rien » nous confie Boukaré Compaoré commerçant et président de la cellule de crise du marché de sankariaré. Ces commerçants viennent au marché le matin et rentrent bredouille le soir. Cette situation est difficile pour des pères de famille comme Issaka Dipama, un vendeur de plaques solaire qui a perdu une marchandise d’une valeur de près de 20 millions. «Actuellement personne à sankariaré ne s’en sort. Même ceux qui étaient bien financièrement avant l’incendie sont misérables aujourd’hui. Mais par la grâce de Dieu, au marché les commerçants s’entraident», nous explique Issaka Dipama.

Si certains n’ont plus les moyens d’exercer, d’autres se sont reconvertis même si cela semble difficile pour eux. Mamounata Zoungrana déclare: «je vendais des produits de beauté qui ont tous été brulés dans l’incendie. N’ayant plus de moyens, je suis obligée de vendre de l’eau désormais sous le soleil». Elle déplore la mévente et aussi le manque de local qui les expose aux accidents. En effet, elle et plusieurs autres commerçants sont installés aux abords des voies.

Après l’incendie du marché, la mairie a organisé des tirages au sort pour orienter les commerçants vers d’autres marchés. Il s’agit des marchés de Makougdougou, Baskuy, Naabi yaare et Paspanga yaar. Ils pourraient ainsi reprendre leurs activités en attendant la reconstruction de leur marché. Cependant les commerçants trouvent que cela ne résout pas leurs problèmes car ils manquent de moyens. «Nous sommes étrangers dans ces marchés où on nous a donné des places. En plus il faudrait avoir de quoi vendre pour les occuper» s’indigne Mamounata Zoungrana.

Les autorités ont promis de reconstruire le marché dans un délai de trois mois après l’incendie. Passé l’échéance et ne constatant pas d’évolution dans les travaux, les commerçants implorent les autorités de vite réagir car selon Issaka Dipama «il y a deux sortes de déplacés internes. Il y a ceux-là qui sont chassés de chez eux par le terrorisme et nous qui sommes chassés de nos commerces à travers cet incendie. Notre cas est aussi urgent».

Selon les autorités l’incendie a été causé par des explosifs. Les commerçants assurent qu’ils sont prêts et disposés à dénoncer toute personne suspecte pour éviter la récidive.