L’ONG Search for Common Ground a organisé le mercredi 11 septembre 2024 à Ouagadougou, un forum sur le numérique et la cohésion sociale. Cette rencontre a réuni des acteurs de la société civile et des représentants du gouvernement, autour du thème mitigation et résilience des communautés face aux menaces numériques émergentes. Objectif, fédérer les acteurs des différentes localités, en vue de promouvoir et renforcer l’usage du numérique comme levier de développement inclusif au Burkina Faso.
Dans un monde où les menaces numériques évoluent rapidement, la nécessité de renforcer la résilience des communautés s’avère crucial. La cybercriminalité, la désinformation et les violations de la vie privée sont autant de défis qui mettent en péril la cohésion sociale et la sécurité des citoyens, dans un pays comme le Burkina, au regard du contexte sécuritaire.
Des forums organisés dans sept localités du pays, à savoir Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Fada N’Gourma, Dori, Kongoussi, Ouahigouya et Kaya, ont révélé une diversité de besoins et de solutions innovantes, dans l’optique de renforcer la cohésion sociale à travers le numérique. Le présent forum se veut un catalyseur pour l’intégration de ces solutions numériques dans les sphères politiques et communautaires.
« Ce Forum National s’inscrit dans la continuité des forums locaux sur le numérique et la cohésion sociale, visant à promouvoir la mitigation des risques et la résilience des communautés face aux menaces numériques émergentes », a souligné le Directeur Pays de Search for Common Ground, Tahirou Dounda. Il a par la suite expliqué qu’une « étude récente sur l’intimidation en ligne menée par Search et Build Up au Burkina Faso, au Mali et au Niger, a révélé des dynamiques alarmantes. Sur Facebook, 359 000 des 708 000 commentaires analysés étaient intimidants. Sur Tik-Tok, 142 000 commentaires ont été étudiés, dont une grande partie liée aux violences armées ».
Selon le Directeur Pays de la structure organisatrice, « en œuvrant ensemble pour une gestion inclusive et positive des menaces numériques, nous contribuons non seulement à la stabilité et à la sécurité de nos communautés, mais aussi à la construction d’un avenir meilleur ».
L’objectif majeur de ce forum a été d’identifier les menaces numériques émergentes qui nuisent à la cohésion sociale et dégager une réflexion sur les pistes de mitigation. Initiative qui tombe à point nommé, selon les autorités du Burkina Faso, au regard du contexte que le pays traverse. Le Ministre en charge de la Communication, dans son discours, lu par son représentant Jean Noël Bonkoungou, a relevé que « notre pays connaît de plus en plus des cas de propagation de fausses informations qui causent la psychose. La grande expansion du numérique à laquelle nous assistons aujourd’hui ouvre des horizons immenses pour l’innovation, le développement et l’inclusion. La gestion des menaces numériques exige une approche concertée et inclusive, et la solution se trouve, sans doute, dans un engagement d’ensemble ».
Financé par le gouvernement du Canada, qui a promis rester engagé pour la poursuite des efforts de mobilisation de ressources, cette rencontre a connu plus d’une cinquantaine de participants, à travers des panels, des travaux en atelier et des échanges. Les résultats escomptés à l’issu du forum sont entre autres la maîtrise des outils numériques par les participants et leur capacité à utiliser ces outils pour la promotion de la cohésion sociale dans leurs communautés respectives, la mise en œuvre d’une feuille de route avec des objectifs, des actions et des indicateurs de suivi, pour l’intégration du numérique dans les politiques de cohésion sociale.
Faridatou Rouamba, participante au forum, a confié qu’elle « souhaite, à l’issu de la rencontre, savoir ce qui est déjà mis en place au Burkina Faso pour lutter contre la désinformation, et ce qu’il faut faire également, pour être un acteur qui contribue efficacement à la lutte contre la désinformation ».
Créée en 1982, Search for Common Ground est organisation non gouvernementale internationale, qui œuvre pour mettre fin aux conflits violents et construire des sociétés saines, sûres et justes. Basée aux Etats-Unis, elle a des bureaux dans plus de 30 pays à travers le monde.