L’école maternelle privée bilingue la Belle Enfance a procédé à la fermeture de ses classes, le samedi 15 juin 2024, à l’issu d’une cérémonie de clôture. Lors de cette solennité, les enfants ont rivalisé de talents pour épater le public, venu prendre part à leur fête, à travers différentes prestations. Créé par l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE), ce centre intègre dans ses offres, l’éducation inclusive, par la prise en charge des enfants en situation de handicap.
L’éducation et l’instruction constituent des droits sociaux que l’Etat doit œuvrer à promouvoir, selon la Constitution du Burkina Faso. Tous les burkinabè naissant libres et égaux en droit et en devoir, aucune personne ne doit être laissée en marge du système éducatif. L’école maternelle privée bilingue la Belle Enfance, a voulu s’inscrire dans la logique de la Constitution, en prenant en compte l’éducation inclusive dans ses enseignements. Dans cette école, on reçoit les enfants de 2 à 5 ans, dont ceux vivant avec un handicap et les monitrices sont outillées, afin d’accompagner de façon spécifique, les enfants autistes.
Le promoteur de cet établissement maternel, par ailleurs psychologue et président de l’ABAPE, a estimé que les difficultés sur le terrain, en ce qui concerne la promotion de l’éducation inclusive étaient récurrentes. Raison qui a prévalue à la mise en place de ladite école, afin de prendre en son sein tous les enfants, sans distinction, sans discrimination, selon le type de handicap en lien avec leur mission, qui est de promouvoir une éducation inclusive et adapté aux enfants autistes. Il n’a pas manqué de traduire son satisfécit, de ce qu’il a pu voir des performances des enfants.
« A travers les prestations, on a vu les enfants autistes qui ont presté, qui ont communiqué, qui ont chanté, qui ont essayé de faire des trucs pédagogiques. En réalité, on s’est rendu compte que si l’école inclusive n’existait pas, il fallait la créer. Elle a permis aux enfants déjà de communier ensemble de façon réciproque, ils ont beaucoup travaillé ensemble et du coup, on a vu qu’il y a eu beaucoup d’évolution au niveau des enfants autistes et c’est une satisfaction pour nous », a témoigné le promoteur, Boukari Pamtaba.
Une chose est d’inscrire les enfants à l’école, une autre est de les éduquer. La prise en charge des enfants en situation de handicap reste un défi de taille à relever dans les écoles du Burkina. Ici, à la Belle Enfance, les monitrices ont développé des stratégies, afin de permettre aux enfants atteints, une meilleure adaptation. « Au début, ce n’était pas simple, mais avec le temps, on a essayé avec les enfants, de se comprendre. Parmi les enfants, il y en a qui sont hyperactifs. Lorsqu’ils viennent le matin, on fait la stabilisation trente minutes au moins, avant de commencer les cours. Avec les autres, qui ne sont pas hyper actifs, on essaie d’organiser des jeux relationnels avec eux, avant de commencer la pédagogie. Ce sont les psychologues qui commencent et ensuite nous, on prend le relais », nous a confié Aicha Toé, l’une des monitrices.
« Les difficultés que nous rencontrons, c’est lorsque souvent on n’arrive pas à comprendre un enfant. Il pleure, on ne sait pas ce qu’il veut. On fait tout ce qu’on peut, mais l’enfant continue de pleurer. En ce moment, toi-même tu perds espoir en tant que mère. Tu te sens blessée, tu te sens découragée, tu trouves que tu ne fais pas bien ton travail … Mais avec le temps, si tu échanges avec les autres, on te trouve une solution et c’est fini. Par la suite l’enfant a le plaisir de venir à l’école », a-t-elle ajouté.
Les parents d’enfants en situation de handicap sont eux-aussi, souvent confrontés à des difficultés. De l’avis des parents dont les enfants sont autistes et inscrits dans cette école, la mise en place d’une telle structure sonne comme un ouf de soulagement pour eux. « La belle enfance, c’est cette année que je l’ai connue. J’ai mon petit qui a un souci, un retard de langage. Quand je l’ai amené, on m’a fait comprendre que l’enfant n’est pas malade, parce qu’il avait toujours le regard baissé. A partir du premier trimestre déjà, les choses ont changé, il avait confiance en lui. Le matin, c’est lui-même qui me dit papa, c’est à 07h00 qu’on doit partir … Je pense donc qu’à la belle enfance, ils ont fait beaucoup de choses, surtout les femmes qui prennent en charge les enfants. Elles étaient toujours présentes quand on avait besoin d’elles », a témoigné Abdoulaye Ouédraogo, un parent d’élève.
L’école maternelle privée bilingue la Belle Enfance, a ouvert ses portes en 2023. Le français et l’anglais sont les deux langues enseignées. Cette école est une annexe de l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE), créée depuis 2011. La structure a mis en place une école, dédiée aux enfants autistes. Cette initiative accompagne ces enfants dans le développement de leurs compétences relationnelles et pédagogiques.