La 1re édition des panels basés sur la problématique du consommons local s’est tenue le samedi 13 mai 2023. A l’initiative de l’Association Burkina Koodo pour la Promotion des Produits Locaux (ABK2PL), ces panels visent à amener les jeunes à s’intéresser aux produits locaux.
«On a des jeunes qui n’ont pas d’emplois et on a un pays aussi qui n’arrive pas à s’auto-suffir» déclare Hermann Sarambé président de l’association (ABK2PL). Il précise que c’est de ce constat qu’est née cette initiative en vue de lutter contre le chômage à travers la consommation des produits burkinabè. Pour Hermann Sarambé, il est important d’éduquer les élèves à intégrer le consommons local dans leurs mœurs car ce concept met en valeur toute une chaîne. Il s’agit de la production, la transformation et la commercialisation des produits locaux qui nécessitent une importante main d’œuvre diversifiée. Cela contribue ainsi à la lutte contre le chômage au Burkina Faso.
Le premier panel a porté sur le thème «le consommons local comme solution à l’économie national». Il a été développé par Docteur Boulkindi Couldiati enseignant chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo. Selon lui, pour que ”le consommons local” soit une solution à l’économie nationale «il faut produire suffisamment, avoir un peuple qui consomme et au bout du compte commercialiser». Lors de son exposé, le Dr Couldiati explique que les maux dont souffre l’économie du Burkina Faso sont dus à la forte exportation et consommation des produits étrangers. Il déplore le fait que les personnes avec un fort pouvoir d’achat préfèrent consommer les produits qui viennent d’ailleurs que ceux de leur propre pays.
Ce regret est également partagé par le deuxième panéliste, Nabila Ismaël Bayili, directeur général de NaFASO industrie. Il a développé le thème suivant : «qualité et prix des produits locaux, quelles incidences sur la consommation locale et l’employabilité des jeunes?: cas du riz local». Il souligne que sur les cinq dernières années, la production locale n’a pu couvrir que seulement 45% de la demande de riz au Burkina Faso.
Les panélistes invitent la population burkinabè à une consommation citoyenne car bien que les produits locaux coûtent cher, la consommation locale est source d’un vaste marché de l’emploi. Selon le panéliste Bayili, il faudrait accroitre la capacité de production au niveau national pour que le prix des denrées baisse. «S’il y a une consommation de masse, les promoteurs pourront engranger des bénéfices et ces bénéfices pourront faire des économies d’échelles et on peut à court et moyen terme baisser les prix» explique le président de l’association.
Un concours opposant 77 établissements scolaires de la ville de Ouagadougou a été organisé pour porter la problématique du consommons local auprès de la génération future. Les panélistes pensent que cette approche est indispensable pour la vulgarisation du message sur le plan national.