Le mercredi 03 avril 2024, s’est tenu à Ouagadougou le lancement d’un atelier, piloté par le CORAF (Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement). L’objectif de cette rencontre est de restituer les résultats du processus d’élaboration des programmes et curricula de formation, et plan d’animation des plateformes d’innovation (PI) en Afrique de l’Ouest et du Centre. Du 03 au 05 avril, ces acteurs de la recherche et du développement agricole vont échanger sur la promotion des dites plateformes.
Le secteur agricole est de plus en plus affecté par le changement climatique. Les agriculteurs, premiers concernés par ces conséquences, se voient dans l’obligation de s’adapter à cette situation. Des solutions sont continuellement envisagées afin de venir en aide, aux producteurs du secteur agricole.
C’est le cas des plateformes d’innovation (PI), une des approches visant à assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable d’une part, et d’autre part, à soutenir les petits exploitants qui, selon une étude, pourvoient pour près de 70 % aux besoins alimentaires de l’ensemble du continent africain et produisent 80 % environ des aliments consommés en Asie et en Afrique subsaharienne.
Dans la dynamique de promotion de ces plateformes, depuis le 3 Avril 2024, enseignants chercheurs, animateurs des PI, les organisations paysannes etc, tiennent des séances de travail en vue d’une restitution des résultats du processus d’élaboration des programmes et curricula de formation, et plan d’animation des plateformes d’innovation (PI) en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Selon Ismaïl Moumouni Moussa, professeur d’agroécologie et de conseils agricoles, « l’économie des pays en Afrique de l’Ouest et du Centre est fondamentalement basée sur l’agriculture, et nous avons beaucoup de chaines de valeurs qui peinent encore à prendre un élan. Il est crucial de mettre en place des mécanismes, permettant leur émergence. Le CORAF a estimé qu’il serait important de renforcer la capacité de centres de formations agricoles à donner des conseils agricoles, qui puissent aider à promouvoir les chaines de valeurs agricoles ».
En effet, le CORAF travaille à promouvoir l’utilisation des plateformes d’innovation comme moyen de développement des chaines de valeurs prioritaires. Depuis lors, ce sont plus de 400 Plateformes d’Innovation qui ont été installées dans les zones d’intervention de la structure. Pour ce qui est de la plateforme d’innovation, elle se définie comme un cadre physique et/ou virtuel qui réunit les différents acteurs d’une chaîne de valeur, afin de coopérer pour le développement et la dissémination de technologies autour d’objectifs communs.
De l’avis du Directeur général de l’INERA (Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles), Dr Idrissa SEREME, ces plateformes ont eu à faire leur preuve d’accélération de l’adoption de masse des technologies, lors de la mise en œuvre du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO). « Au Burkina Faso, cette approche est en vogue. Au cours des 15 dernières années, il a été rapporté les PI sur la chaine de valeur maïs dans la Sissili, PI sur la chaine valeur niébé dans le Bam, PI sur la chaine de valeur lait dans la Comoé et dans le Houet et j’en passe. Il paraît donc nécessaire de continuer à utiliser ce canal pour l’essor d’une agriculture productive, durable et résiliente aux différents chocs en Afrique de l’Ouest et du Centre », a-t-il exprimé.
L’approche d’accompagnement des pays pour la mise en place des (PI) que le CORAF a utilisée au cours des 10 dernières années n’a pas permis de doter les pays d’une masse critique d’animateurs de ces PI. Tirant leçons de cette expérience, le CORAF a estimé que doter les grandes écoles et centres de formation d’agronomie de la sous-région de curricula de formation d’animation/facilitateurs de PI permettra de répondre aux besoins du marché de l’emploi et de doter les pays d’une masse critique de spécialistes.
Pour rappel, Le CORAF est une ONG internationale qui œuvre pour la coordination de la recherche et du développement. Elle regroupe les systèmes nationaux de recherche agricole de 23 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.