18 Octobre 2023
Les parties prenantes du « Programme Population » ont organisé un atelier d’évaluation finale des acquis dudit programme, ce Mercredi 18 Octobre 2023, à Ouagadougou. L’atelier a connu la participation des représentants d’organismes gouvernementaux ainsi qu’une délégation de l’Union Européenne (UE) au Burkina Faso conduite par Yolanda San José, Représentante du Chef de Coopération de l’UE au Burkina Faso. Le Programme Population dans sa phase 1 a eu pour objectif de renforcer les interventions de connaissances et de maitrise des dynamiques des populations.
En prélude à la mise en œuvre des activités du Programme Population, les différents acteurs du projet ainsi que leurs partenaires, se sont réunis au cours d’un atelier de validation finale. L’objectif était de présenter les constats et les recommandations de l’évaluation, d’en discuter avec toutes les parties prenantes afin de parvenir à une validation. En effet, porté par le Gouvernement burkinabè et soutenu par l’Union Européenne, le Programme Population a concerné 3 axes sensibles, regroupant l’essentiel du capital humain. Ce sont notamment l’état civil (EC), la santé sexuelle et reproductive (SSR) et la planification familiale (PF) et la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).
Selon les constats faits par les évaluateurs sur le terrain, des impacts positifs notables sont à relever. « Je pense que globalement le programme a été très performant. Je pense que c’est un programme qui a permis vraiment de renforcer l’éducation des populations sur les thématiques. Vous savez que souvent c’est des thématiques très sensibles dans nos communautés » nous fait savoir Ousmane Ouédraogo, membre de l’équipe d’évaluation et expert des questions de santé sexuelle reproductive et de planification familiale.
Selon Jean Baptiste Lansomde, consultant pour l’évaluation de l’état civil dans le cadre du projet, le programme a permis de développer des approches innovantes notamment dans le renforcement des capacités des acteurs et l’implication des organisations de la société civile (leaders communautaires et organisations communautaires de base). C’est une nouvelle approche au niveau du Burkina.
Par ailleurs, le Programme Population a présenté quelques insuffisances au cours de son opérationnalisation parmi lesquelles, la faiblesse du dispositif de suivi des indicateurs, ainsi que l’absence des méthodes de collectes de données.
Ainsi, en vue d’optimiser la qualité et les effets d’une future coopération entre l’Union Européenne et le Gouvernement du Burkina Faso dans les 3 axes de développement sus-cités, la présente mission d’évaluation a présenté une série de recommandations spécifiques et tournées vers toutes les parties prenantes au programme. Parmi ces recommandations, il est stipulé l’adoption d’une loi spécifique sur l’état civil. Jean Baptiste Lansomde, résume la pertinence de cette recommandation en ces mots « parfois dans le code des personnes et de la famille c’est clair que c’est la justice qui gère la question judiciaire mais lorsqu’il faut agir sous la tutelle d’une autre administration, ça pose parfois problème. Donc effectivement il faut éclaircir tout ça et donner certains pouvoir aux préfets pour qu’ils puissent travailler et c’est cela qui donne la force et la justification de la nécessité d’une loi spécifique ».
Notons que cet atelier a connu la présence de la Représentante du Chef de Coopération de l’Union Européenne au Burkina Faso Yolanda San José qui dans son allocution a fait part de sa gratitude envers l’ensemble des acteurs « Je voudrais remercier ici tous les acteurs de mise en œuvre et parties prenantes au Programme, qui ont œuvré pour l’atteinte de ces résultats » a-t-elle affirmé.
Pour rappel le Programme Population a été financé par l’Union Européenne à hauteur de 25 millions d’euros (16 milliards de FCFA) de 2018 à 2023. Au regard des effets positifs de cette phase 1 qui a concerné que 5 régions, l’avènement d’une phase 2 semble se propager à l’horizon.