Sayouba Koanda dit rasta est un artisan qui récupère les objets trouvés dans la nature pour en faire des objets d’art. C’est une activité qu’il a hérité de son père. Ce mercredi 26 avril 2023, Radio Développement Internationale est allée découvrir le travail de l’homme qui transforme ‘‘les déchets de la nature’’ en objets d’art.
Dans son atelier situé dans la commune de Saaba, Sayouba Koanda alias Rasta, fait les derniers dessins sur un tambour. C’est est une commande d’un de ses clients. Pinceau et boîte à peinture en main, il orne cet instrument de musique. Pour le concevoir, Rasta n’a pas eu besoin d’un grand budget pour acheter ses matières premières. Une bonne partie de ces outils proviennent d’objets anciens qu’il a récupérés et revalorisés. Il a réussi cet exploit grâce à sa grande connaissance et son expérience dans le métier. « Le principe de l’art, c’est la récupération. » déclare-t-il. « Il ne s’agit pas forcément d’éléments neufs qu’il faut acheter mais d’anciens outils qu’il faut revaloriser», poursuit Sayouba Koanda.
Tambours, guitares, tableaux, animaux, colliers, bracelets et plusieurs types objets d’arts sont exposés dans son atelier. Tous ont été en grande partie fabriqués par du matériel récupéré dans la nature. Ces objets de la nature sont entre autres du bois, des pneus, du fer, du plastique…
L’art de celui qu’on surnomme Rasta est reconnu par les autorités burkinabè et a même fait l’objet d’une reconnaissance de leur part : en décembre 2020, il a été fait chevalier de l’ordre du mérite pour le développement avec agrafe artisanat.
Depuis 2004, cet artisan a non seulement fait de cette activité une passion, mais aussi son gagne-pain. Il dit avoir hérité ce métier de son père. « Quand mon père est décédé, je me suis retrouvé avec plus d’une vingtaine de personnes à ma charge », a-t-il confié. « Je me suis dit qu’il faut que je continue l’activité de mon papa et c’est ainsi que je me suis lancé dans cette activité » a-t-il ajouté.
Mais Sayouba Koanda explique que la crise sécuritaire que traverse le pays a considérablement réduit son chiffre d’affaires : « Avant la crise sécuritaire au Burkina Faso, je pouvais gagner 300 000 à 400 000 FCFA le mois. Mais de nos jours, gagner 100 000 FCFA est un exploi », regrette-t-il.
Malgré cette difficulté, notre artisan a de grandes ambitions. «Ma vision n’a rien à voir avec l’activité que je fais actuellement. J’aimerais concevoir de grands monuments qui seront disposés dans les ronds-points, concevoir des aires de jeux dans les écoles ; et j’ai même déjà commencé à le faire ».
Au-delà de l’aspect artisanal et lucratif, le métier exercé par Sayouba Koanda contribue à l’atteinte de certains objectifs de développement durable (ODD). L’art de ce dernier participe au recyclage de l’environnement.