La maire de l’arrondissement 3 de la ville de Ouagadougou a abrité le mardi 12 novembre 2024, la cérémonie officielle de lancement de la phase pilote du système intégré de gestion de l’état civil. VENEEM, c’est le nom de cette plateforme, qui vient moderniser les services d’état civil.
Au Burkina Faso, la gestion de l’état civil continue de faire face à plusieurs défis structurels et organisationnels, en particulier dans les zones rurales et les régions éloignées, malgré les progrès réalisés pour une meilleure gestion. De nombreuses familles n’ont pas accès aux centres d’enregistrement, en raison de la distance, ou du fait du manque d’infrastructures. Selon un rapport de l’UNICEF, près de 50 % des naissances au Burkina Faso ne sont toujours pas enregistrées et ce taux est particulièrement élevé dans les zones rurales où l’accès aux services de l’état civil est difficile.
Face aux défis persistants en matière d’état civil, des initiatives visant à moderniser les procédures d’enregistrement et à garantir une meilleure accessibilité des services, ont été mises en place. C’est le cas de VENEEM, une innovation numérique dont l’objectif est de gérer les déclarations systématiques des faits d’état civils tels que les naissances, les mariages, les décès, etc.
« En termes de fonctionnalités, c’est une plateforme qui permet de faire les enregistrements par niveau de validation, selon la législation actuelle du code des personnes et de la famille. Cela veut dire qu’un agent de santé ou un officier délégué d’état civil au niveau des centres de santé va initier la déclaration. Et l’agent au niveau du centre principal, après réception de la déclaration, va la traiter. Ainsi, l’acte pourra être remis sur place aux parents », a expliqué le Directeur de l’Identifiant unique et de la sécurisation des documents de l’Etat civil, Ousmane Diallo Nacanabo.
La plateforme VENEEM est à sa phase pilote. Elle a vu le jour après l’expérimentation d’autres initiatives n’ayant pas abouties. Le nouveau système permettra de faciliter l’enregistrement des faits d’état civil, et également d’assurer une conservation sécurisée des données. L’officier d’état civil délégué de l’hôpital Paul VI, Gisèle Sawadogo, a confié que cette initiative est un ouf de soulagement. Elle a estimé que « ce processus va apporter beaucoup de bienfaits dans notre habitude de travail. De par le passé, c’était un enregistrement manuel qui se faisait. Maintenant avec ce processus, ça nous permet d’aller directement avec la numérisation, toute chose qui va permettre une recherche facile, des déclarations pertinentes et il y aura aussi une sauvegarde très efficace ».
Disponible depuis juin 2024 après la phase d’élaboration et de test, le déploiement du système suit un processus et les utilisateurs sont en formation, selon les concepteurs. Avant la fin de l’année, tous les arrondissements de la ville de Ouagadougou, de Bobo Dioulasso et de la commune rurale de Komsilga qui sont les sites pilotes, devraient utilisés la plateforme VENEEM. Les autorités ont pris l’engagement de tout mettre en œuvre, afin de garantir un service de base efficace aux citoyens burkinabè.